Le 8 décembre, des tirs ont eu lieu près de la « ligne jaune » à Gaza. Cette ligne, imposée par Israël et marquée par des blocs de béton, sépare la zone contrôlée par l’armée occupante de l’endroit où s’entassent les Palestiniens survivants.

Depuis le prétendu « cessez-le-feu » du 10 octobre, la réalité est bien différente : les attaques n’ont jamais cessé et des dizaines de Palestiniens ont été tués à Gaza au cours des deux derniers mois. Ce 8 décembre, le compte officiel de l’armée israélienne a affirmé que des « terroristes avaient franchi la ligne », justifiant ainsi l’ouverture du feu. Quelques heures plus tard, on apprenait que la victime était Ahed al-Bayouk, une fillette de trois ans touchée dans la zone côtière de Mawasi, au sud de Gaza.

Au-delà de ce crime, la situation met en lumière un enjeu encore plus grave : l’officialisation de l’annexion de Gaza. Le 7 décembre, le chef d’état-major, Eyal Zamir, annonçait que la « ligne jaune » deviendrait la « nouvelle frontière » avec Israël. Selon le communiqué, cette ligne servirait à la fois de défense avancée pour les localités israéliennes et de ligne d’attaque.

Pourtant, cette « ligne jaune » devait être temporaire : elle faisait partie d’un accord prévoyant le retrait de l’armée israélienne après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. L’armée devait ensuite se retirer encore plus loin, puis quitter Gaza. Rien n’indique que cela soit envisagé.

Si cette ligne devenait la « nouvelle frontière », Gaza perdrait près de 53 % de sa superficie. Son territoire serait réduit de moitié. Ce serait une véritable annexion d’une grande partie d’un territoire déjà ravagé — et une étape de plus vers le projet ultranationaliste du « Grand Israël », qui vise à annexer toutes les terres palestiniennes et à en expulser leurs habitants.