Les flottilles se sont achevées, laissant derrière elles des centaines d’activistes internationaux enlevés, torturés et déportés. Pendant ce temps, Trump a consolidé un plan de soutien à l’État d’Israël qui soumet la communauté internationale à un nouvel ordre mondial et punit les résistances globales. Des gouvernements comme celui du Canada avancent vers la persécution de leurs propres citoyens à travers de nouvelles lois de censure sur Internet, la criminalisation des discours dissidents et la restriction du droit de manifester.

Il est difficile de prévoir ce que 2026 apportera à l’échelle mondiale, ou quelle forme prendra la soi-disant « paix » à Gaza. Pourtant, il est évident que, même si les mouvements qui descendent dans la rue depuis deux ans pour la Palestine montrent des signes d’épuisement, un éveil générationnel a émergé, les nourrissant et assurant une relève appelée à durer.

Les nouvelles générations ont pris conscience de la brutalité de l’empire nord-américain et de l’absence d’une véritable démocratie dans les pays occidentaux, où la capacité d’influencer les politiques publiques se réduit à la protestation de masse — de plus en plus difficile dans la société du spectacle — ou à l’exercice d’un suffrage universel fragmenté de manière à garantir que rien ne change.

Il revient aux mouvements sociaux de construire les structures nécessaires pour que toute cette force conquise dans la dissidence ne se dilue pas dans les filets du système. L’assimilation est la carte maîtresse du pouvoir économique et politique ; y résister, en nous réinventant sans cesse, est notre tâche.

Et la Palestine?

La Palestine restera le phare de toutes celles et ceux qui font appel à l’humanité et la conçoivent comme le cœur de leur action quotidienne. Les plus de 10 000 prisonniers dans les geôles israéliennes, la machine incessante de colonisation en Cisjordanie et le vol permanent de terres, l’apartheid imposé à la population arabe, l’assassinat de celles et ceux qui défendent leurs droits ou osent raconter la vie quotidienne sous l’occupation, sont autant de raisons pour continuer à être à ses côtés.

La colonisation — territoriale, économique et culturelle — n’est pas propre au processus de nettoyage ethnique en Palestine, mais une réalité qui s’étend, à des degrés divers, à presque toute la planète. Comme au cours des 77 années de résistance palestinienne, à chaque élan de dignité succède un long silence international face à la normalisation de l’horreur. Ce silence, on pourrait l’appeler la retombée du soufflé.

Il reste à voir ce qu’il adviendra et quel sera le coût de la gueule de bois qui s’annonce. Mais depuis Palestine Vivra, nous continuerons à réinventer nos formes d’action afin que ce qui n’a pas été voté dans les urnes — la complicité avec un génocide — ne puisse être exécuté en notre nom.

Tant qu’il existera des chemins d’utopie, l’espérance survivra.