La plus grande fédération syndicale du Canada, composée de 54 syndicats affiliés représentant plus d’un million de travailleurs et travailleuses en Ontario, a adopté plusieurs résolutions en appui au peuple et aux travailleurs palestiniens lors de son 18ᵉ congrès biennal à Toronto.

La résolution « Hot Cargo » appelle la FTO à déclarer que « le commerce, les services et les relations avec Israël sont du Hot Cargo et à rompre ses liens avec l’Histadrout », et à demander au CCT (Congrès du travail du Canada) d’en faire autant. Elle engage également « la FTO à appuyer la campagne Arms Embargo Now et à travailler avec les syndicats concernés pour déclarer les envois d’armes à destination d’Israël comme du “hot cargo”, que les travailleurs et travailleuses de conscience refuseront de manipuler ».

Deux autres résolutions concernant la solidarité avec la Palestine ont été adoptées, dont une sur le racisme anti-palestinien (RAP) en milieu de travail, qui demande à la FTO d’affirmer que « …le harcèlement et la discrimination contre les Palestiniens, le racisme anti-palestinien et la cible ciblant les militants anti-guerre ne seront pas tolérés au sein de la FTO, de nos syndicats affiliés, de nos milieux de travail ou de nos communautés » et d’« …défendre les travailleurs et travailleuses confrontés à la discrimination, à des mesures disciplinaires disproportionnées ou à un congédiement injustifié en raison du racisme anti-palestinien ou de leur engagement en faveur des droits humains du peuple palestinien ».

La résolution sur le désinvestissement des fonds de pension demande à la FTO « de développer une expertise afin d’aider à rechercher, conseiller et guider les syndicats affiliés dans le désinvestissement de leurs fonds de pension des investissements liés à Israël… des entités qui fabriquent ou distribuent des armes… ainsi que des entreprises engagées dans des activités soutenant ou perpétuant l’occupation illégale par Israël », et « de compiler ces connaissances en matériel et ressources à disposition des affiliés et des membres ».

Cette victoire à la FTO s’appuie sur la politique déjà existante de la Fédération, adoptée en 2013, en faveur de la campagne palestinienne Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS). Elle survient après deux années d’une escalade du génocide à Gaza, où des centaines de milliers de Palestiniens ont été tués ou grièvement blessés par la machine de guerre israélienne, y compris des dizaines de milliers de travailleurs et travailleuses de la santé, de l’éducation, des municipalités et d’autres secteurs publics, la destruction de 90 % de Gaza, l’occupation illégale continue, l’apartheid et la colonisation de peuplement en Palestine.

Il s’agit d’un moment historique pour la solidarité ouvrière envers la lutte du peuple palestinien pour sa libération de la colonisation de peuplement, de l’apartheid et du fléau du génocide. C’est également un désaveu clair envers les gouvernements provinciaux et fédéral qui continuent d’être honteusement complices du génocide israélien et de la brutale occupation de la Palestine.

Ces résolutions montrent aussi que les travailleurs syndiqués au Canada comprennent que les institutions et forces politiques les plus déterminées à soutenir coûte que coûte l’agression israélienne sont les mêmes qui attaquent les travailleurs et les syndicats au Canada et ailleurs. Cette prise de conscience grandissante — et la solidarité réelle qu’elle génère — renforcent nos syndicats et notre mouvement.

Nous saluons le travail remarquable des militant·e·s et dirigeant·e·s de la FTO qui ont rendu cette victoire possible. Avec cette victoire, la FTO rejoint la Fédération du travail du Nouveau-Brunswick dans l’appel à un embargo populaire sur les armes à destination d’Israël, ainsi que les Fédérations du travail de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador dans la déclaration de Hot Cargo contre Israël, la rupture des liens avec l’Histadrout raciste, et l’appel au CTC pour qu’il adopte des mesures similaires en 2025. Cela est de bon augure pour la lutte des Palestiniens et de tous les peuples opprimés pour leur libération.

Le défi qui nous attend toutes et tous aujourd’hui est de mettre en pratique cette résolution politique dans les milieux de travail à travers l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador et partout au Canada — dans les communautés et dans les rues — jusqu’à ce que la Palestine soit libre!