À l’Université du Nouveau-Brunswick, le recteur Paul Mazerolle a offert autant de couverture et de soutien institutionnel au génocide en cours à Gaza que n’importe quel dirigeant universitaire au Canada. Sa politique systématique de répression des voix solidaires du peuple palestinien est passée largement inaperçue, en partie à cause de la réaction tiède et indifférente de l’université face aux atrocités commises.

Quelques jours à peine après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Mazerolle a envoyé un courriel affirmant :

« La communauté de l’UNB est solidaire de l’Ukraine et appelle à la fin de la violence et au retour de la paix et de la sécurité pour tous. »

Pourtant, lorsque des manifestations pacifiques contre les actions d’Israël à Gaza ont commencé sur les campus de l’UNB, le ton a changé radicalement. Mazerolle a déclaré :

« Nous ne sommes pas une entité politique et nous nous abstiendrons de faire des déclarations politiques sur ce sujet ou sur d’autres. »

Dans cette même déclaration, il a clairement indiqué qu’il refusait toute position morale contre Israël, précisant que l’université ne se conformerait pas aux demandes des étudiants et des professeurs exigeant le désinvestissement des entreprises israéliennes, la fin des collaborations institutionnelles avec les universités israéliennes et la publication de déclarations condamnant les actions d’Israël.

Suivant l’exemple de grandes universités canadiennes telles que McGill ou l’Université de l’Alberta, Mazerolle a invoqué le discours de la « violence » pour discréditer la dissidence, avertissant que « la violence ne sera pas tolérée à l’université » — une tentative évidente de présenter les militants pro-palestiniens pacifiques comme une menace pour la sécurité.

Il a ensuite condamné les manifestants opposés au génocide pour une altercation en réalité provoquée par un contre-manifestant pro-israélien cherchant à susciter la confrontation. Mazerolle est même allé jusqu’à qualifier « d’incivile » la collecte de signatures pour des pétitions contre le génocide, alors même que les signataires avaient été agressés par des partisans d’Israël.

Alors que le nombre de morts à Gaza augmentait, Mazerolle et son équipe administrative — Petra Hauf, Bill Best, Kathy Wilson et Dave MaGee — ont intensifié leurs efforts pour faire taire toute expression de solidarité avec la Palestine. Le club étudiant de solidarité avec la Palestine s’est vu interdire l’utilisation du drapeau ou de la carte de la Palestine dans son logo, jugés « trop politiques ». L’affichage de posters de solidarité avec la Palestine ou dénonçant le génocide a été qualifié de « harcèlement », et l’expression « From the river to the sea » a été qualifiée de « discours haineux génocidaire ».

Dans un épisode particulièrement révélateur, un membre du corps professoral pris à tort pour un étudiant a été menacé d’expulsion pour avoir collé des affiches de solidarité avec la Palestine. Lorsqu’il a demandé à la sécurité du campus quelle règle il avait enfreinte, le chef de la sécurité a répondu qu’aucune règle écrite n’était nécessaire, déclarant :

« L’université est la maison du président. Si je dis à mes enfants qu’ils ne peuvent pas faire quelque chose, je n’ai pas besoin de l’écrire. C’est le président — il fixe les règles. »

Lorsqu’un petit groupe d’activistes a installé un campement pacifique sur le campus de Saint John — composé de quelques personnes assises sur des chaises et des tapis avec des pancartes et des bannières — l’administration a rapidement réagi. Dès le deuxième jour, après que les manifestants eurent dressé une petite tente pour se protéger du soleil, deux d’entre eux — un professeur et un étudiant diplômé — ont reçu un avis d’intrusion. Cet avis citait sélectivement la loi, en omettant la clause clé précisant que les paragraphes invoqués ne s’appliquent pas à une « manifestation publique pacifique ».

Le lendemain matin, trois voitures de police et le chef de la sécurité de Fredericton sont arrivés au moment où la tente était en train d’être montée. Cependant, la police de Saint John n’a trouvé aucun motif légal pour faire appliquer l’avis d’intrusion et a confirmé que les manifestants agissaient dans le cadre de leurs droits. Mazerolle a finalement été contraint de retirer l’avis — non par conviction, mais parce que sa démarche n’avait aucune base légale.

Loin de s’arrêter là, Mazerolle a poursuivi sa campagne de répression. Il a interdit le port du keffieh lors des cérémonies de collation des grades de l’UNB, ordonnant aux agents de sécurité de fouiller les étudiants, les parents et même les conjoints des professeurs pour s’assurer qu’ils n’en portaient pas. Ce printemps-là, une employée qui portait un keffieh à la cérémonie a été sanctionnée, renvoyée chez elle, puis licenciée la semaine suivante « sans motif » — bien que la raison soit évidente. Aucun membre de la communauté universitaire, y compris sa propre mère (haute administratrice de l’université), n’a pris publiquement sa défense.

Paul Mazerolle et son cercle rapproché — Petra Hauf, Bill Best, Kathy Wilson et Dave MaGee — comptent parmi les administrateurs universitaires les plus compromis du Canada dans leur soutien aux crimes d’Israël à Gaza. Le mouvement pro-palestinien à l’UNB a reçu peu d’attention locale et aucune couverture nationale, permettant à Mazerolle et à son équipe d’échapper à toute responsabilité. Leur conduite illustre jusqu’où certains dirigeants d’université sont prêts à aller pour étouffer la conscience morale et s’aligner sur le pouvoir — le genre de personnes qui, en d’autres temps, auraient peut-être indiqué aux nazis où se cachait Anne Frank.