Les universités se sont couvertes de honte face au génocide d’Israël à Gaza. C’est vrai depuis plus de 80 ans de meurtres, d’oppression et d’occupation, mais particulièrement au cours des deux dernières années. Certaines universités se sont toutefois distinguées par leur médiocrité morale — et au Canada, ces cinq-là comptent parmi les pires. Mais avant d’entrer dans les détails…

L’abdication de la responsabilité morale des universités canadiennes a été totale, sans exception. Les hauts dirigeants universitaires ont accepté sans hésitation que les cordons de la bourse gouvernementaux et corporatifs leur tiennent la laisse bien serrée. Il n’existe aucun principe moral qu’ils ne soient prêts à abandonner en échange de financement. Leur soutien au génocide israélien a été littéralement acheté et payé.

Et les professeur·es se sont montrés aussi complices que leurs administrateurs. Le nombre d’enseignant·es qui se sont tenu·es aux côtés des étudiant·es dans les campements à travers le Canada tiendrait aisément dans un minivan. Certes, des dizaines d’autres ont signé des pétitions électroniques ou des lettres indignées — mais occuper physiquement leurs campus ? Presque aucun·e. Si l’on arrondissait au dix près, le total serait probablement zéro.

Ce qui rend la passivité des professeur·es encore plus honteuse face à un génocide en temps réel, c’est qu’ils et elles n’ont, en réalité, rien à risquer. Le pire qu’un professeur pourrait subir en affrontant la direction de son université, ce seraient les froncements de sourcils de ses collègues ou de ses supérieurs. Mais les professeur·es canadien·nes ont été coopté·es — et volontiers.

La plupart appartiennent à des associations et syndicats puissants, capables de paralyser leurs institutions. Et ils n’hésitent pas à utiliser ce pouvoir… mais pour quelles raisons ? Une seule : l’argent. Les professeur·es de Dalhousie ont fait grève à la fin de cet été, ceux de l’Université de Lethbridge en 2022, de York en 2024, et moi-même avec mes collègues de l’Université du Nouveau-Brunswick en 2013… pourquoi ? Pour réclamer plus d’argent.

Mais les visages les plus visibles de cette complicité sont ceux de nos recteurs et chanceliers.
Apprenons à les connaître — et à les dénoncer publiquement.