General Dynamics (PDG — Phebe Novakovic) fait partie des cinq plus grands fabricants d’armes au monde qui approvisionnent Israël dans le cadre de son génocide à Gaza.

Basée à Washington D.C., cette entreprise américaine figure depuis longtemps parmi les principaux fournisseurs d’armes de l’armée israélienne. Des milliers de bombes MK-84 de 2 000 livres produites par General Dynamics ont été livrées à Israël et utilisées pour tuer des Palestiniens — hommes, femmes et enfants — dans la bande de Gaza.

Le directeur financier de General Dynamics, Jason Aiken, s’est même vanté publiquement de l’augmentation de la demande provoquée par la guerre : « Ce qui ressort le plus, c’est probablement du côté de l’artillerie. »

Mais Phebe Novakovic et General Dynamics ne se limitent pas à la production d’artillerie. La société fournit également aux avions de chasse israéliens (F-15, F-16 et F-35) les canons de 20, 25 et 30 mm utilisés pour traquer et massacrer des civils en fuite. De plus, elle vend les moteurs diesel qui alimentent les chars Merkava employés dans les attaques contre les quartiers civils de Gaza.

La guerre à Gaza a été une véritable bénédiction pour General Dynamics. Après une stagnation au printemps 2022, le cours de ses actions a grimpé en flèche à partir d’octobre 2023. Entre le 7 octobre 2023 et aujourd’hui, le prix de l’action est passé de 239,20 $ à 347,59 $, soit une hausse de près de 50 %. En 2024, la société a enregistré 3,8 milliards de dollars de bénéfices, une hausse de 14 % par rapport à 2023.

Mais les entreprises ne sont pas des abstractions : elles sont dirigées par des individus. Et, chez General Dynamics, cette personne s’appelle Phebe Novakovic.

Comment expliquer qu’une femme diplômée en arts libéraux de Smith College, titulaire d’un MBA de Wharton et sans aucune expérience dans le secteur privé, ait été choisie, puis préparée, pour diriger l’un des plus grands groupes d’armement au monde ?
Depuis 2012, Novakovic est PDG et présidente de General Dynamics. Et le génocide de Gaza lui a été extrêmement profitable : en 2024, elle a gagné près de 24 millions de dollars. Le 29 janvier 2024, elle a vendu 32 355 actions pour un total de 8,55 millions $. Ces titres avaient gagné 1,43 million $ de valeur depuis le 8 octobre 2023 — soit environ 1,5 million $ de bénéfice personnel durant les quatre premiers mois du massacre. Sa fortune personnelle avoisine aujourd’hui les centaines de millions de dollars.

En 2016, elle expliquait avoir quitté la fonction publique pour rejoindre General Dynamics parce qu’elle ne pouvait « pas se permettre de payer les études universitaires de ses enfants ». Problème résolu : tandis que toutes les universités de Gaza sont détruites, Novakovic peut assurer non seulement l’éducation de ses enfants, mais aussi une vie de luxe démesuré.

Issue d’une famille militaire, passée par la CIA, puis par le Bureau de la gestion et du budget et le Pentagone, Novakovic s’est surtout forgé un réseau d’influence et une connaissance intime des mécanismes du financement public. Son ascension chez General Dynamics semble reposer bien plus sur ses relations à Washington et sa maîtrise des procédures contractuelles fédérales que sur des compétences entrepreneuriales.

Novakovic a déjà affirmé que les États-Unis « ne peuvent pas faire la guerre sans nous », parlant même de « l’intimité nécessaire avec nos clients ».
Lorsqu’un actionnaire lui a demandé, en assemblée, de s’expliquer sur les attaques ayant tué des enfants au Yémen avec des armes américaines, elle a répondu : « On peut débattre de qui est le mal ou pas, mais nous soutenons la politique des États-Unis, et je crois que cette politique est juste et équitable. »

Parler de « faire ce qui est juste » et d’« agir selon des principes » tout en profitant du massacre systématique de civils relève d’une hypocrisie morale abyssale. Novakovic s’est enrichie — un corps mutilé, une famille brisée, une vie arrachée à la fois — sans jamais rendre de comptes.

Dans un monde véritablement juste, la honte publique ne suffirait pas : il devrait exister une responsabilité réelle. En attendant, Phebe Novakovic reste le visage d’une industrie qui transforme la guerre et la souffrance humaine en dividendes.