General Dynamics Ordnance & Tactical Systems — Canada (VP & directeur général : René Blouin) fabrique des munitions à Repentigny (Québec) qui ont été envoyées en Israël et utilisées contre la population palestinienne. Il n’existe pas de liste publique complète des armes et munitions exportées par GD-OTS, mais en septembre 2024 la filiale canadienne a signé un contrat pour fournir le propergol utilisé pour propulser les obus de 155 mm qui ont touché des civils à Gaza. Ces matériaux ont transité par les États-Unis, malgré ce que les autorités canadiennes ont qualifié d’embargo sur les armes. Le contrat, d’une valeur proche de 80 millions de dollars, comprenait des propergols fabriqués à Valleyfield, au Québec.

En 2024, GD-OTS avait également prévu la livraison de 50 000 cartouches de mortier à haute explosive à destination d’Israël, acheminées via les États-Unis. Malgré les déclarations des responsables canadiens affirmant qu’ils bloqueraient de telles ventes, les registres d’expédition suggèrent que la commande a été exécutée.

L’usine de Valleyfield est la seule source de ce type de propergol pour l’armée américaine ; c’est par l’intermédiaire des approvisionnements américains que ces matériaux parviennent aux bénéficiaires de l’aide militaire, y compris Israël. Des organisations internationales — Amnesty International, Oxfam, Human Rights Watch et le Centre Delàs — ont documenté l’usage d’obus de 155 mm dans des attaques ayant causé morts et destructions à Gaza.

Au vu de ces éléments, on peut tenir pour responsables —à des degrés divers— René Blouin, les personnes et institutions ayant autorisé ou facilité ces contrats, ainsi que les actionnaires de General Dynamics, pour leur rôle dans le flux d’armements qui a contribué à la perte de vies palestiniennes.

La députée de Salaberry—Suroît (Valleyfield), Claude DeBellefeuille, a été publiquement critiquée pour son absence lors d’hommages symboliques à Ottawa en mémoire des victimes de Gaza ; il n’est guère étonnant que l’entreprise fournissant ces matériaux ait des installations dans sa circonscription.

René Blouin conserve un profil public discret : ses rares déclarations publiques le présentent fièrement engagé dans des initiatives telles que le Indigenous Business Defence Sector Accelerator Program, où GD-OTS se dit prêt à soutenir le développement d’entreprises autochtones dans le secteur de la défense. Parallèlement, entre le 7 octobre 2023 et septembre 2025, Blouin a représenté GD-OTS lors d’au moins neuf rencontres à la Colline du Parlement visant à obtenir davantage d’autorisations d’exportation — rencontres avec des ministres et leurs représentants, dont Dominic LeBlanc, François-Philippe Champagne, Bill Blair, Claude DeBellefeuille et Christine Normandin.

À notre avis, René Blouin, la direction et les actionnaires de General Dynamics-OTS, ainsi que les responsables politiques et administratifs qui facilitent les exportations de matériel militaire vers des destinataires qui l’utilisent contre des civils, sont complices dans la chaîne qui a permis ces morts.