La trêve récemment imposée par Donald Trump à Benyamin Netanyahou n’est pas un acte d’humanité, mais une manœuvre géopolitique soigneusement calculée. Il s’agit d’un cessez-le-feu de convenance, destiné à restructurer les alliances de pouvoir au Moyen-Orient sous le cadre des Accords d’Abraham, avec l’Arabie saoudite comme pièce maîtresse du jeu.

L’image diffusée par la Maison-Blanche, où l’on voit Netanyahou contraint d’appeler l’émir du Qatar pour s’excuser de l’attaque menée sur son territoire contre des dirigeants du Hamas, symbolise un coup de poing sur la table de l’ancien empire. C’est la démonstration visuelle de la domination de Washington, qui cherche à consolider un axe israélo-sunnite afin d’isoler et d’acculer l’Iran, tout en recentrant son attention stratégique sur le Sud global — avec l’Amérique latine comme prochain terrain d’intervention.

Ce n’est pas un hasard si le prix Nobel de la paix de cette année semble préparer le terrain — et le justifier moralement — à une possible intervention américaine au Venezuela, et par extension, dans les pays voisins critiques à l’égard de l’impérialisme nord-américain.

Quant à la Palestine, sans la libération de Marwan Barghouti — le Mandela palestinien, figure capable de rassembler le plus large consensus —, le peuple restera contraint à la clandestinité. Dans l’ombre, il continuera à former de nouvelles générations refusant la normalisation de l’ordre imposé, capables de raviver, tous les quelques années, le rêve de la libération.

Malgré Trump, Netanyahou et les régimes arabes traîtres complices de l’occupation, le peuple palestinien a démontré une force inébranlable, se relevant sans cesse et éveillant la solidarité de l’humanité. Et il le fera encore. Car les jeunes qui ont ouvert les yeux au cours de ces deux longues années de génocide seront ceux qui maintiendront vivante la flamme de la résistance et de l’espoir.